Rituels en classe : des indispensables pour poser le cadre en primaire

Nathalie Dreyfus
28 janvier
2 mn

Quels temps mettre en place pour cadrer la classe, au sens de limiter ? Comment faire de l'espace de la classe « un dedans particulier », dont vous êtes le ou la responsable ? Comment structurer le temps de classe à l'école primaire ? Voyons ça ensemble !

l'essentiel

L'entrée en classe  

On entre dans la classe et l'enseignant est le gardien de ce lieu qu'il a aménagé, pensé. Le matin, il accueille les élèves. Il les fait entrer et symboliquement, il les fait « élèves ». Passer la porte de la classe, c'est endosser son rôle d’enseignant. Par des attitudes personnelles propres à l'enseignant, il va créer ce passage. Il y a son intention, sa posture physique, ses paroles qui vont renforcer ce passage d'enfants, d'adolescents à élèves.  

Accueillir les élèves dès le pas de la porte, c'est leur signifier plusieurs choses :

  • Je t'accueille en tant qu'individu. Je te reconnais. Je m'adresse à toi individuellement (je te dis bonjour, je te nomme en faisant l'appel).
  • Je te demande une attitude d'élève, calme.
  • Je veille à mon espace qui est aussi le tien.
  • Je veille à ce que la règle soit respectée.
  • J'ai une attitude respectueuse, calme, qui me permet de commencer ma journée sereinement.

 

Les échanges didactiques  

Par échanges didactiques, nous parlons ici des temps d'échanges avec les élèves, limités dans le temps, inscrits à l'ordre du jour, dans le déroulement de la journée avec des objectifs précis.  

Ces échanges apportent :  

  • une précision sur les objectifs à atteindre ;
  • une discussion entre pairs gérée par l'enseignant sur « comment je m'y prends pour acquérir telle compétence ? » ;
  • une modélisation de ce cheminement cognitif ;
  • une élaboration commune des critères de réussite et donc d'évaluation.


Ce moment pour qu'il soit utile ne doit pas s'étaler dans le temps : entre 10 à 15 minutes. Cela demande de la part de l'enseignant une rigueur importante et d'accepter d'y revenir si le temps imparti est écoulé. Prolonger serait contre-productif et nuirait à cet étayage sur le cadre.  

Ces instants donnent du sens, une direction aux apprentissages. Écouter et accompagner le groupe classe dans ces échanges donne de la valeur à ce qui est fait en classe. Cela permet aux plus démunis face aux apprentissages d'avoir un point de repère pour progresser, pour s'approprier les contenus demandés.  

Pour que ces échanges aient cette vertu d'appropriation du sens, ils doivent être impérativement récurrents. Tout comme les temps d'entrée et sortie de classe, ils doivent devenir des rituels.

La fin de cours ou de journée  

Au même titre que l'ouverture, la fermeture de la classe a, elle aussi, son importance symbolique. Cela passe par une posture et des paroles de l'enseignant, mais également, par la prise en compte de celles de l'élève. Ici, ce qui est important, c'est de laisser plus de place à l'élève contrairement à l'entrée de la classe.  

Donner la parole à l'élève signifie que : 

  • Je veille à fermer la journée sur les apprentissages retenus aujourd'hui.
  • Je prends en compte le ressenti de l'élève. Il peut déposer ici ce qu'il a vécu dans cet espace.
  • J'accueille cette parole, je l'entends et demain, dans ma journée en tant que responsable, je pourrai rebondir sur les difficultés.
     

À la fin, je dois clôturer ce temps de parole. Je ferme ainsi la journée et l'élève peut reprendre sa vie d'enfant en dehors.  

Ces temps d'ouverture et de fermeture sont des rituels qui structurent la classe. Ils sont aussi importants que les savoirs didactiques ou disciplinaires. Ils permettent à chaque acteur de la classe de jouer son rôle :  

  • L' enseignant qui reçoit des élèves pour la journée et qui accueille leur vécu d'élèves de la journée.
  • Les enfants qui deviennent élèves en entrant sous l’œil et la responsabilité de l’enseignant. Un même élève peut dire son vécu dans cet espace et n'a pas ainsi comme seul échappatoire d'amener ses soucis à la maison.

 

Voilà pour ce qui est de donner le cadre au sens de “limiter l'espace” pour en faire un espace particulier fermé, où ce qui se joue peut être dit et entendu.

 

Nathalie Dreyfus, responsable pédagogique chez ÊtrePROF

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